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États généraux du rail: un dossier de presse scandaleux.
LGV Poitiers-Limoges: DUP annulée

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16 avril 2016

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Le dossier de presse de la Région sur les EGRI tourne à la farce

La Région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées a créé une page internet dédiée aux États Généraux du Rail et de l'Intermodalité (EGRI): http://www.regionlrmp.fr/rail

À la lecture du dossier de presse de la Région sur les EGRI [copie locale ici], on a bien du mal à se souvenir que c'est la polémique sur la gare TGV de Montpellier - la Mogère qui a suscité la promesse de tenir des «États Généraux du Rail». En effet, aussi étrange que cela puisse sembler:

  • le débat sur la pertinence des gares TGV excentrées n'est même pas évoqué

  • le plan du réseau ferroviaire régional et des projets de lignes nouvelles, page 14, ne mentionne même pas les 5 projets de gares TGV excentrées de la région: Montpellier (gare de la Mogère), Nîmes (gare de Manduel), Béziers (gare du Pont des Charrettes), Narbonne (gare de Montredon-des-Corbières), et Montauban (gare de Bressols, sur le projet de LGV Bordeaux-Toulouse). Un détail sans intérêt?

De même, dans la plaquette de présentation accompagnant le questionnaire distribué aux usagers et autres citoyens [copie locale ici]:

  • la Région signale qu'elle a participé à la rénovation de 65 «pôles d'échange» et 130 gares dans la région, mais elle ne dit pas un mot sur sa participation à la construction de 5 gares TGV excentrées, ni à la polémique sur la pertinence de ces gares.

  • elle n'indique donc pas qu'après avoir financé l'agrandissement de la gare Montpellier Saint-Roch, elle va permettre sa marginalisation par la mise en service de la gare TGV de Montpellier La Mogère; ni qu'après avoir organisé la gare TER de Baillargues à côté de Montpellier, elle finance la construction d'une gare TGV qui sera totalement inaccessible depuis la gare TER de Baillargues.

Quant au questionnaire lui-même, non encore diffusé, on sait déjà qu'il ne comporte presque aucune mention sur les gares TGV excentrées, qu'il ne permet pas aux usagers et citoyens de se prononcer pour ou contre ces gares, et qu'il ignore totalement la question des correspondances ferroviaires, notamment entre les TGV et TER.

Ce qui soulève tout de même une interrogation: pourquoi organiser ce débat, si c'est pour en retirer toutes les questions qui ont suscité son organisation?

L'annulation de la déclaration d'utilité publique (DUP) de la LGV Poitiers-Limoges

Le projet de LGV Poitiers-Limoges (voir par exemple la page Wikipédia) est un étrange projet, d'une TGV en cul-de-sac, construite partiellement en voie unique, et destinée entre autres à des TER à grande vitesse. À noter qu'elle ne comporte pas de nouvelle gare TGV.

Elle suscite beaucoup d'opposition, pour son coût, sa faible utilité, et la concurrence qu'elle constituerait pour la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), axe stratégique pour plusieurs régions, et constamment menacé par les projets de LGV (y compris, d'ailleurs, par le projet Bordeaux-Toulouse).

Cette LGV a été déclarée d'utilité publique (DUP) par un décret du 10 janvier 2015. Ce décret a donc été attaqué, au Conseil d'État (compétent pour les contentieux contre les décrets, à noter que dans ce cas il n'est pas obligatoire de faire appel à un «avocat au Conseil d'État»), par:

  • la FNAUT (fédération nationale des associations d'usagers des transports), association qui a également attaqué le financement de la gare de la Mogère par PPP;
  • l’association anti-LGV Limoges-Poitiers et pro-POLT;
  • les départements de la Creuse, de la Vienne, de l'Indre;
  • une multitude de communes et d'intercommunalités.

Le 15 avril 2016, le Conseil d'État a annulé cette DUP, et a publié un communiqué à ce sujet. À lire:

Cette décision est particulièrement prometteuse par rapport à notre attaque contre le PPP (contrat de partenariat public-privé) de la gare de la Mogère. Si on résume les arguments du Conseil d'État, on peut relever que:

  • l'évaluation socio-économique a été insuffisante (sur la question du financement, sur les gains de temps réels pour les usagers,...);
  • le Conseil d'État juge que le bilan du projet est négatif;
  • la rentabilité (socio-économique, c'est-à-dire en incluant les bénéfices non financiers pour la société) est inférieure à ce qu'on doit attendre d'un tel projet;
  • le projet est en cul-de-sac sans prolongement envisagé;
  • la concurrence avec la ligne POLT dégraderait la desserte de nombreux territoires;
  • il est démesuré d'exproprier dès aujourd'hui les personnes situées sur la ligne alors que la LGV risque de ne pas être construite avant 2030-2050.

C'est donc une victoire remarquable pour les très nombreux opposants à ce projet.



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